L'adaptation
Qu’est-ce qu’une période d’adaptation ?
L’adaptation est la période pendant laquelle les parents accompagnent leur enfant à la MAM pour le confier à l’assistant(e) maternel(le) pour qu’il s’habitue à son nouvel environnement. L’adaptation est importante pour l’enfant, mais aussi pour les parents, l’assistant(e) maternel(le), et toute l’équipe de la MAM.
Quand commence-t-on la période d’adaptation ?
Il est préférable de faire une adaptation juste avant de commencer l’accueil réel de l’enfant. En effet, faire l’adaptation d’un enfant avant une période de vacances des parents ou de l’assistante maternelle, par exemple, ne servira à rien pour personne. L’évolution de l’enfant est si rapide, et sa mémoire si courte, qu’il en oublierait une adaptation faite quelques semaines auparavant.
Quelques idées pratiques pour les parents
• Acceptez l’idée que les séparations sont utiles. Pendant quelques mois, vous avez vécu ensemble « collé-serré » avec votre enfant. À présent, vous devez vous investir à nouveau dans votre travail au quotidien et vivre séparé de lui chaque jour. Avec son entrée à la MAM, vous devez aussi accepter qu’il fasse ses premiers pas dans la vie sociale et collective, tisse d’autres liens, mène sa petite vie en votre absence… Pas toujours facile à vivre, pas insurmontable non plus ! Écoutez vos propres émotions et n’hésitez pas à dire à votre bébé que vous êtes triste, ou aux assistant(e)s maternel(le)s… C’est souvent plus simple lorsque les choses sont exprimées.
• Anticipez ! Pendant les vacances, confiez-le une demi-journée ou une journée à ses grands-parents ou à des amis qu’il connaît bien. Évitez de rentrer de vacances à la dernière minute : il a besoin de retrouver ses repères avant de découvrir un nouvel univers.
• Parlez à votre enfant, quel que soit son âge, de l’assistant(e) maternel(le), l’équipe et la MAM que vous avez choisi pour votre enfant.
• Posez des questions à votre assistant(e) maternel(le). Comment fait-elle quand un enfant pleure, comment se passe une journée type et quelles sont les activités proposées aux enfants. L’assistant(e) maternel(le) est disponible pour vous rassurer et répondre à vos questions : c’est important pour confier ensuite son enfant en toute confiance. Il n’y a pas de questions bêtes.
• Évitez de partir de la maison dans la précipitation. Prenez le temps nécessaire pour votre préparation le matin, de façon à vous consacrer essentiellement à votre enfant avant le départ. Prenez le temps de le réveiller en douceur s’il dort, pour qu’il se rende bien compte que c’est le moment de partir à la MAM. Il y a un temps pour dormir et un temps pour se lever.
• Ne faites pas durer les adieux ! En le quittant, vous prendrez peu à peu l’habitude de quitter la pièce en précisant à votre enfant l’heure de votre retour. Bien sûr, il ne sait pas encore lire l’heure, mais il comprend à vos intonations rassurantes que vous n’êtes pas inquiet. Une fois parti, même si vous avez confié votre enfant en pleurs, ne revenez pas. Il se calmera bien plus rapidement, lorsqu’il aura compris que vous partez et surtout que vous reviendrez le soir.
• N’oubliez pas son doudou, s’il en a un. Cet objet « transitionnel », chargé des odeurs de la maison, fait le lien entre la crèche et son univers familier (et sa maman ou son papa) ; il va sécuriser votre enfant. Pour les nourrissons, laissez un t-shirt, ou taie d’oreiller… qui porte votre odeur.
• Respectez les horaires. Durant la période d’adaptation, l’assistant(e) maternel(le) a fait en sorte de prendre le temps de vous accueillir avec votre enfant. Veillez à respecter les horaires et, notamment le soir, soyez à l’heure pour récupérer votre enfant.
• Évitez la vision idyllique de la collectivité. Vous pensez qu’à la MAM, votre enfant va s’épanouir, qu’il ne craint rien… Certes, vous avez raison, mais en partie seulement ! Il va aussi devoir apprendre à attendre son tour, (il n’est plus le centre de son environnement) à ne plus être la priorité absolue, (la frustration) il va peut-être se faire mordre par un petit copain… Bien sûr, c’est un environnement sécurisé, encadré par des professionnels, mais, comme à la maison, il peut aussi y connaître quelques difficultés ! Mieux vaut le savoir, sinon on peut être très déçu, et l’intégration risque de s’en ressentir…
L’assistante maternelle va mettre en place
• Elle est disponible pour votre enfant. Votre bébé va être pris en charge par l’assistant(e) maternelle que vous avez choisi(e), qui sera chargée des soins quotidiens de l’enfant. Les autres assistant(e)s maternel(le)s prennent aussi en charge les ateliers d’éveil… Mais une seule personne fera le lien entre vous, votre enfant, et le reste de l’équipe. Cette personne référente s’occupe au quotidien de votre enfant : pour les repas, les changes… C’est elle qui, quand vous le récupérez le soir, vous raconte sa journée, sa sieste, son repas. Durant cette première période, c’est elle qui vous accueillera et vous présentera, ainsi que votre enfant, à l’équipe.
• Permettre une reprise en douceur. Lorsque les parents reprennent le chemin du bureau, que cette perspective est stressante, nous préférons souvent opérer une adaptation sur deux semaines, à moins que les parents n’aient pas le temps, ou que cela ne soit pas nécessaire.
• Un temps d’échange indispensable. L’assistant(e) maternel(le) va vous poser des questions qui passent en revue les différents aspects de la vie de l’enfant. Nous demandons aux parents de nous parler de la grossesse, de l’accouchement, des préférences et habitudes de l’enfant : dort-il seul ou avec un frère ou une sœur ? Mange-t-il bien ? Suit-il un régime alimentaire particulier ? Toutes ces questions nous permettent de faire connaissance et de trouver des explications si une difficulté particulière apparaît.
• Du cas par cas. Votre enfant a un sommeil délicat ? Mange peu ? Nous nous organiserons pour finir la semaine d’adaptation par ce qui risque d’être difficile. Si par exemple, il a du mal à faire la sieste, nous attendrons qu’il ait déjà joué, mangé, avant de passer à cette étape. D’où l’intérêt de bien dialoguer pour bien se connaître.
• En cas d’urgence. Si l’intégration à la MAM s’effectue en urgence et que les parents ne peuvent pas se libérer ? Dans ce cas, nous faisons toujours appel à un relais proposé par les parents dans leur entourage.
• Une affaire de professionnels. Une difficulté apparaît ? Un bébé a du mal à s’adapter ? La personne référente n’est pas seule. Les autres assistant(e)s maternel(le)s peuvent l’aider. Des réunions entre assistant(e)s maternel(le)s, et des entretiens avec les parents permettent d’effectuer régulièrement des bilans et de parler librement. Cela permet des échanges de point de vue, d’expérience, et de vécu de chacun.
• La transparence avec les parents. Le dialogue avec les parents est primordial. Nous ne cachons pas les éventuelles difficultés. Plus les parents se sentent en confiance, mieux se passe l’intégration. Nous reparlons ensemble des éléments qu’ils nous ont confiés et qui peuvent expliquer le problème éventuel. Certains enfants ont besoin d’un peu plus de temps que les autres avec les nouveaux visages, avec un cadre différent… Mais tous les enfants finissent par s’intégrer.
Une attitude bienveillante en toute circonstance
Respect de l’enfant : ne pas bousculer son rythme, lui apprendre à respecter les autres, utiliser la communication bienveillante, afin de lui apporter un cadre sécurisant et à l’écoute de ses besoins.
À la MAM, un enfant a le droit d’être inactif, de ne « rien faire ». Nous disons NON à la surstimulation !
En effet, ces temps vont lui permettre de développer son imagination et sa créativité, faire appel à ses propres ressources pour inventer et créer ! Dans les moments d’inactivité, l’enfant apprend à construire ses compétences et à combler seul ses besoins. Inutile donc de le surstimuler. Il développe ses capacités d’observation qui sont aussi un moyen pour découvrir, apprendre et comprendre. Ces temps où il cesse d’agir lui permettent de ne plus esquiver ses émotions ou de pouvoir les déployer dans son espace intérieur. Il apprend à regarder et à écouter. Par l’imaginaire, il réorganise ses sensations et ses sentiments. L’ennui est un pas essentiel vers l’autonomie. Une inactivité apparente n’est pas synonyme de perte de temps, mais bien d’apprentissage, de découverte, de jeu ou de rêve. Les enfants d’aujourd’hui sont soumis perpétuellement à des activités qui s’enchaînent sans pouvoir souffler, avec un programme journalier surchargé par tout un tas d’activités diverses et variées. Donc, laissons-les un peu respirer ! Les programmes d’activités vous font bien plus plaisir qu’à vos enfants ! Lui ne demande qu’à jouer et s’épanouir !
Respect de l’enfant : ne pas bousculer son rythme, lui apprendre à respecter les autres, utiliser la communication bienveillante, afin de lui apporter un cadre sécurisant et à l’écoute de ses besoins. Respect des parents : répondre au mieux aux besoins et questionnements des parents, comme la flexibilité des jours et horaires de garde (selon disponibilité), les modes éducatifs de chacun, la culture et les habitudes (utilisation de couches lavables ou allaitement maternel, par exemple…).